À l’origine des tisanes, les plantes

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Les bienfaits des plantes sont visuels, olfactifs, mais aussi gustatifs et sanitaires. Aussi, pour boire les plantes, en tisane, en décoction ou en infusion, un élément extérieur et pourtant essentiel s’impose, l’eau. En complément, quelques connaissances sur la nature des végétaux, leurs bienfaits et leur culture, permettent de choisir avec soin, la synergie idéale. Et pour cela, les plantes rustiques et locales, encore appelées vivaces médicinales, sont de précieux atouts.

Décoction ou infusion : on fait le tri pour une bonne tisane

Avant même de parler des plantes, une pause s’impose pour évoquer les différents modes de préparation de la tisane. L’un et l’autre ont un effet légèrement différent sur les plantes et sur les vertus qu’elles vous transmettent.

L’infusion

On achète une infusion, mais on la prépare surtout. Et pour cela, il suffit de faire bouillir de l’eau (pas forcément à 100 degrés au risque de « griller » le végétal) avant de la verser sur quelques grammes de plantes séchées disposés dans le filtre de la théière ou sur une infusette, dans votre tasse. Laissez reposer quelques minutes (parfois jusqu’à 15) et buvez sans vous bruler.

La décoction

 Plus longue à préparer, la décoction offre aussi une boisson plus concentrée en goût et en vertus. Pour bien faire, plongez les feuilles et fleurs sélectionnées dans l’eau froide, puis portez à ébullition pour 10 à 30 minutes, avant d’éteindre le feu et de laisser infuser de 15 à 30 minutes supplémentaires. N’oubliez pas cette fois de filtrer avant de consommer.

La macération

Moins utilisée, car moins concentrée, mais beaucoup plus simple à pratiquer, la macération aqueuse consiste à immerger les plantes d’eau l’eau froide et à les laisser infuser pendant environ 24 h. Il est aussi possible d’utiliser de l’alcool. Le macérat devient alors teinture mère et se consomme tout à fait différemment.

Selon la partie utilisée (sommités fleuries, feuilles, graines tendres, racines, graines dures, mais aussi écorce), vous choisirez de préparer votre tisane sous forme d’une infusion douce ou plutôt d’une décoction, capable de révéler les vertus les plus enfouies.

Les plantes, un socle naturel, puissant et ordinaire, issu de nos jardins

Les plantes officinales sont connues et utilisées depuis des millénaires pour leurs bienfaits sur le corps ou sur l’esprit. À travers le monde, elles peuplent les jardins et sont cueillies, délicatement, à la main, pour entrer dans la composition d’une tisane, d’un macérat huileux ou pour être transformées en huiles essentielles. C’est la phytothérapie. Science riche et complexe s’il en est, la phytothérapie se pratique pourtant avec des plantes communes, aujourd’hui majoritairement considérées comme ornementales. Dans certains cas, il est même question de mauvaises herbes.

Les menthes (mentha)

Incroyablement vivace et presque envahissante, la menthe se décline sous de nombreuses variétés. Menthe coca, menthe poivrée, menthe verte ou menthe à feuilles rondes, elles possèdent toutes les mêmes vertus, principalement digestives. Il est, en effet, conseillé de prendre une tisane de menthe après un repas copieux pour mieux digérer.

Par ailleurs, les menthes sont antispasmodiques, toniques et recommandées en cas de migraines. Les feuilles, reconnaissables à leur aspect gaufré et à l’odeur mentholée qui s’en dégage si vous la frôlez, sont les parties principalement utilisées. Vous pouvez les mâcher, les utiliser fraîches ou les faire sécher pour les conserver en vue de vos tisanes hivernales.

Le pissenlit (Taraxacum officinale)

Vous ne vous attendiez peut-être pas à trouver le pissenlit dans cette liste. Pourtant, et bien qu’il n’entre pas souvent dans la liste des plantes utilisées pour préparer vos tisanes préférées, le pissenlit présente des bienfaits à ne pas négliger. Diurétiques et stimulants du foie, utilisés pour traiter les troubles urinaires ou pour les nombreuses vitamines et les minéraux qu’ils contiennent, les dents-de-lion, se consomment en salade et en infusion quand les feuilles sont encore jeunes et tendres. Les racines quant à elles, pourront faire l’objet d’un procédé de décoction.

Malgré tous ses avantages, le pissenlit, parce qu’il a la générosité de l’abondance, est souvent considéré comme une mauvaise herbe. Pourtant, la prochaine fois que vous verrez les grosses fleurs jaune vif s’épanouir un peu partout dans votre jardin, il y a fort à parier que vous les jugerez autrement.

L’ortie (Urtica dioica)

Tout peut être fait avec l’ortie. Grande, puissante et vigoureuse, elle donne selon les besoins, nébulisât, teinture mère, gélules, poudre et tisanes intéressantes. Pour cela, la phytothérapie s’intéresse tout particulièrement à ses feuilles et à ses racines. Tout à la fois diurétique et dépurative, antirhumatismale, anti-inflammatoire et antalgique, antioxydante, immunostimulante et tonique, comment imaginer arracher l’ortie si prompte à pousser et à ombrager ? S’il est vrai que l’ortie pique et provoque une douleur cuisante, frotter une feuille de plantain sur la zone rougie apaise rapidement les démangeaisons.

La sauge (Salvia officinale)

Avec sa couleur verte légèrement grisée, la sauge présente des feuilles épaisses à l’odeur là encore, caractéristique. Tout aussi vivace que la menthe, la sauge est d’une culture facile, aussi bien en pleine terre qu’en pot. Côté bienfaits, on lui trouve d’autres points communs avec Mentha, puisqu’elle est, elle aussi, digestive, antispasmodique et stimulante, en plus d’être diurétique. Fraîche, la sauge s’utilise tiges et feuilles, fleuries ou non. Sèche, seules les feuilles sont à conserver, pour une tisane ou un vin de sauge favorables à une bonne digestion et efficaces contre les céphalées.

La lavande (Lavandula officinalis)

Si les feuilles étroites de la lavande sont les plus parfumées, ses fleurs, fraîches et sèches, sont les plus fréquemment utilisées en phytothérapie. Facilement reconnaissable par sa forme, sa couleur et le bourdonnement caractéristiques des abeilles qui la butinent en plein été, la lavande pour en pot ou en sols plutôt calcaires et en plein soleil. Prise en tisane, elle accompagne les cas de digestion difficile spécialement s’ils sont dus au stress. Antiseptique, elle aussi cicatrisante, apaisante, anti-inflammatoire et régénératrice cutanée. Lavandula angustifolia peut aussi se révéler utile pour détendre les muscles contractés.

Le thym (Thymus vulgaris) et le romarin (Rosmarinus officinalis)

Thym et romarin sont souvent présentés ensemble. Nous n’allons pas déroger à la règle. Arbuste au feuillage persistant, le romarin est emblématique de la cuisine méditerranéenne. Précieux, il est un tonique efficace pour le cœur et le foie, et se montre aussi capable de combattre les premières infections hivernales, rhumes et sinusites. Pour vos tisanes revigorantes, prélevez feuilles, fleurs ou rameaux et laissez infuser dans une eau chaude.

De son côté, le thym est particulièrement connu pour accompagner la sphère respiratoire en cas de toux ou d’encombrement. Expectorant, diurétique, antispasmodique, stimulant, antitussif, antiseptique, dépuratif et anti-inflammatoire, si vous ne deviez retenir qu’une plante de cette liste, le thym serait en bonne position.

En bonus, la grande consoude (Symphytum officinalis)

Incroyable plante que la grande consoude, capable d’occuper toute la place en quelques jours seulement et de sans cesse, renaitre chaque printemps. Vous doutez de sa robustesse ? Dites-vous que nous parvenons même à la faire survivre au poulailler. C’est dire ! Anti-inflammatoire, l’infusion de consoude aide en cas de troubles digestifs, de diarrhées et de colites ulcéreuses. Astringente, la feuille de consoude quant à elle, atténue les douleurs d’arthrose et les crampes musculaires. Fleurs et feuilles sont prélevées en été, tandis que les racines pourront être récoltées à l’automne. Vous ne voulez pas voir disparaitre votre Symphytum officinalis ? Au moment de prélever les parties souterraines, laissez quelques morceaux en terre qui suffiront à faire repartir cette plante à l’exceptionnelle vitalité au printemps.

De la terre à la tasse : une transition éco-logique

Ainsi, même (et peut-être surtout) les plantes les plus communes, celles qui poussent partout, au bord des chemins, sur les trottoirs et jusque dans les moindres recoins de nos jardins, présentent des vertus étonnantes pour le corps humain. Si nous n’en avons effleuré qu’une petite partie pour les plantes citées et qu’une infime partie au titre de la variété des plantes bienfaisantes, chaque plante officinale possède aussi des contre-indications. De la terre à la tasse, des connaissances sont donc à accumuler, non seulement pour profiter au mieux de leurs bienfaits, mais aussi pour comprendre ce que l’on fait. Ce n’est qu’à ce prix que se révèle toute la puissance de la phytothérapie.

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